samedi 26 novembre 2011

La barre est haute

Être ferme est inhérent, intrinsèque à qui je suis. Je ne peux céder à la pression qu'exercent ceux qui dépendent de moi. Je suis maltraité, condamné à être jugé avec mes paires.

On me frappe, on me crache dessus et je reste droite, sans broncher. Je ne juge pas et ne donne pas de sursis. Je reste insensible aux émotions violentes que je provoque car céder n'est pas une option. Cette zone étroite est un passage, je suis un soutien dans plusieurs aspects. Ceux derrière moi souffrent dû à doctrine intransigeante. Ce n'est pas moi qui détermine les pressions morales, il y a une certaine fatalité à cet esclavage au mal. Pourquoi certains sont dépendants à cette servitude à la défaillance les conditionnant à propager la souffrance. Je les acceuille et les détient. Ils sont à moi. Je les possède et les prive de leur liberté. Ils sont des obstacles à la concurrence parfaite. Ils sont régulièrement de passage. Ils reviendront, les offenses se multiplient rituellement.

En fait, je ne suis pas si différente de mes détenus... Moi, barre longitudinale de profession, jumelle assemblée gardant des coupables de profession. Je suis une contrainte à la spontanéité, une entrave à l'escapade, une obligation à l'asservissement. J'exige des efforts humains, je requiers une gradation de leur psyché, je force une censure sur leurs impulsions. Je suis l'instance qui contient leurs récidives.

Sans moi, leur captivité est minorée.

Contribuez à ma fortitude car je détiens davantage que des prisonniers, je confine la misère et la ruine qu'ils peuvent distribuer s'ils convoitent renouer avec leur instinct.

dimanche 20 novembre 2011

Revanche d'un trombone

Petite histoire qui date de quelques années...

Revanche d'un trombone


Tu sais, ce trombone qui traîne, inutilisé, sous une pile de paperasse dans un coin reclu de ton bureau où même ton regard évite de se poser? Bien, il est complètement écoeuré de ton attitude blasé ce trombone. Il n'en a que faire de toute cette accumulation de documents usagés pour lesquels tu n'a pas cru bon d'y glisser un trombone. Il n'en a rien à foutre de la nouvelle gamme de paperclip ondulés qui se prennent pour d'autres alors qu'ils ont seulement une coupe différente. Il aimerait être utile, se sentir valorisé même s'il n'a que des coches et pas de creux et vallées sur son corps métallique. Il fait son travail quand même tu sauras. N'entends-tu pas ses grincements lorsque par inadvertance tu déplaces l'amas de documents oubliés? Ce bruit strident qui te fait grincer des dents est un appel à l'utilité.

C'est tout excité qu'il est lorsque tu le ramasses et qu'il comprend qu'enfin il servira de soutien. Les chances étaient petites pour que tu le choissises pour le soumette à la torture. N'en tiendrait-il qu'à lui, tu brûlerais de tous les feux maléfiques jusqu'à qu'il n'en reste pas assez pour t'appeler un atome. Le bruit était infinitésimal, mais il était là... si seulement tu y avais porté attention tu aurais entendu une souffrance telle que tes trippes auraient rétréci de douleur. En dépliant Râfeul le trombonne (c'était son nom), en le forçant à être un objet pour lequel ce n'était pas sa fonction originelle, en obligeant sa forme à se disloquer, tu as égoïstiquement créé un crochet sur lequel tu déposes tes élastiques à cheveux. Sadique.

Signé:
L'efface que tu utilises comme étampe en gravant mon extrémité en différentes formes selon tes humeurs massacrantes. Je vais t'en faire des gâchis sur tes feuilles de travail, étendre le plomb au lieu de le rouler sur les éclats de mon corps que tu frottes toujours si brusquement. Je déchirerai ce bout de papier sur lequel tu t'appliques et te ferai recommencer ton ouvrage jusqu'à ce que tu te rendes compte de MON inutilité. J'espère de toute ma gomme que tu me lanceras alors à travers la pièce pour m'oublier dans un coin afin que, finalement, je fasse mon deuil. Sadique.
Wow. Ça fait 2 ans que je n'ai pas touché à ce blog. Je pense à le réveiller. Ce serait un bel exutoire.
Je vous reviens...
- K

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La question est plutôt :"Qui ne suis-je pas?"